mardi 5 juillet 2011

Des vents contraires - Olivier Adam

Eh bien voilà ! Ma première chronique de littérature blanche. Cela devait bien arriver. Et en particulier lorsque l'offre en nouveaux poches de littérature de l'imaginaire s'étiole comme une peau de chagrin. Enfin, je parle d'une offre digne d'intérêt pour votre serviteur. Lors de mes dernières visites à mon libraire préféré, j'ai été effaré par la vision de cauchemar des nouveautés mises en avant. Aussi bien les titres que les couvertures sont épouvantables (qui cause de l'épouvante). Et 9 sur 10 sont des Milady (je n'ai rien contre cette collection, entendons-nous, mais il devient de plus en plus clair pour moi que ce n'est pas ma tasse de thé). Bref, revenons à nos moutons.
Or donc de la littérature blanche. Et qui plus est d'un jeune auteur contemporain. Ce qui est extrêmement rare chez moi. Le dernier cas recensé devait être un roman de Philippe Djian. Cela ne date pas d'hier. Et puisqu'on parle de Djian, il y a probablement une certaine filiation entre les deux auteurs. Adam ne fait pas du Djian mais il y a dans le ton du roman des éléments de rapprochement indéniables entre les deux.
L'auteur, tout comme son aîné a choisi de nous parler d'un type ordinaire et de son quotidien assez ordinaire aussi mais affligé d'un fardeau qui l'empêche d'avancer. Le narrateur est le père de deux enfants (un garçon une fille) dont la compagne a brusquement disparue sans laisser de traces depuis plusieurs mois. Personne ne sait ce qui a pu se passer mais la plupart des gens imaginent qu'elle est partie parce qu'elle ne supportait plus la vie avec son compagnon. Ou ils préfèrent imaginer cela plutôt que quelque chose de plus tragique, de plus définitif.
Lorsque l'histoire commence, notre petite famille s'apprête à déménager pour recommencer une nouvelle vie à Saint Malo, ville où le père a passé son enfance. Il va là-bas retrouver son frère qui lui a proposé une place de moniteur dans l'auto-école qu'il dirige. Et nous vivons l'installation de ces trois êtres écorchés par la vie, leur nouveau départ
Et c'est l'occasion de nous présenter une galerie de personnages divers et variés et ô combien attachants. La petite Manon d'abord, quatre ans, si fragile, si vulnérable. Son grand frère Clément qui souffre en silence. Et puis le père, Paul, un peu largué et qui fait ce qu'il peut pour maintenir la petite famille à flot.
Mais il y a aussi Alex, le frère de Paul et Nadine sa femme qui souffrent de ne pouvoir avoir d'enfants. Justine, une élève de Paul, jeune et jolie fille mais du genre désagréable. L'inspecteur Combe, vieux flic désabusé. Une voisine âgée et malade. Et j'en passe.Et tout ce beau monde réunit nous offre une tranche de vie, courte mais riche, de ce papa abandonné. Tellement riche, même, qu'on peut trouver le nombre d'aventures un peu excessif pour un homme ordinaire. Mais en même temps, il faut bien qu'il se passe quelque chose. On pourra aussi trouver un rien agaçant ce père parfait qui n'élève jamais la voix sur ses enfants. Devant un tel personnage, j'ai l'impression d'être un père monstrueux.
Mais ces quelques défauts mineurs n'entament jamais le plaisir de la lecture ni celui de cette plongée au cœur de la vie de gens ordinaires mais attachants. Et puis n'oublions pas cet autre personnage au moins aussi important que tous les autres : Saint Malo et sa région.
Une découverte agréable, donc, et une lecture plaisante. Il n'est pas exclus que je lise d'autres romans du garçon.

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