mardi 14 avril 2015

Redshirts - John Scalzi

Quatrième de couverture :
Années 2460. L'enseigne Andrew Dahl vient d'être affecté à bord de l'Intrépide, le prestigieux vaisseau amiral de l'Union universelle. Génial ! Pas tout à fait. Les jeunes recrues de l'équipage ne tardent pas à s'en apercevoir, les sans-grade comme eux ont une fâcheuse propension à trouver une mort spectaculaire au cours des missions d'exploration alors que leurs supérieurs ( le commandant, le premier officier scientifique et l'héroïque lieutenant Kerensky ) s'en tirent toujours à bon compte. Il faut bien l'admettre : les « redshirts » sont éminemment périssables. Compris. S'ils tiennent à survivre en dépit de la couleur de leur tenue, Andrew et ses compagnons sont condamnés à résoudre le mystère et à trouver une parade.

 Ce roman est horrible. Horrible, parce qu'il est impossible (du moins difficile) d'en parler sans dévoiler la part de l'intrigue qui fait tout son intérêt. Mais je vais essayer tout de même. Tout réside, en effet, dans l'explication qui est fournie, au chapitre 9, par Jenkins, l'un des membres d'équipage, sur le nombre invraisemblable des décès violents qui surviennent à ses collègues lors des missions à l'extérieur du vaisseau. Et je ne saurais trop vous conseiller de tenir le coup jusqu'à ce fameux chapitre 9, parce que, si vous êtes comme moi, vous allez être fortement tenté d'abandonner. Le début du roman se distingue en effet par des dialogues particulièrement affligeants. On les dirait écrits par un gamin de douze ans. Et encore, pas très avancé pour son âge. Et ce n'est finalement que parce que l'on tient à comprendre ce qui se passe que l'on tient le coup. En revanche, dès que l'on a connaissance de l'hypothèse donnée par Jenkins, tout s'éclaire d'un jour nouveau et la banalité du début prend tout son sens.
À partir de là, l'histoire prend un tout nouveau départ et voit son intérêt renouvelé. Nous suivons alors un groupe d'équipiers déterminer à comprendre ce qui se passe et à y apporter une solution satisfaisante. S'ensuit un voyage dans le temps doublé d'une course contre la montre provoquée par une théorie fumeuse devenue réalité incontournable. Le tout est traité avec humour et se lit facilement. Le traitement des paradoxes temporels est abordé ici de façon originale, même si Scalzi n'a pas tout à fait inventé le procédé qu'il utilise, mais il a l'honnêteté intellectuelle de citer les autres œuvres qui y ont eu recours (films, séries ou romans).
Après un début difficile mais qui trouve la justification de sa médiocrité par la suite, et qui en devient presque génial (ça n'engage que moi), le roman prend une tournure assez inattendue et finit par nous entraîner vers des rivages quasi inexplorés. Ce n'est probablement pas le roman du siècle mais il m'a fait passer un excellent moment. Ce n'est déjà pas si mal.

Pour finir, sachez que Wikipedia nous apprend que : Un redshirt ou red shirt, littéralement en français chemise rouge, est un archétype de personnage de fiction dont le rôle est de mourir pour souligner le danger d'une scène.
Et le roman a reçu le prix Hugo en 2013. Encore une fois, je suis assez imperméable au prestige conféré par les prix, littéraires ou autres, mais il me semblait important de le signaler. Voilà, c'est fait.

5 commentaires:

  1. Je compte bien le lire un jour celui-là, peut-être l'été prochain...

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  2. Dire que je me suis fait spoilé par je ne sais plus quelle critique tout ce qui fait le sel du roman... Du coup, je ne sais pas si je le lirai un jour... :(

    Il faut que je fasse de l'auto-hypnose pour oublier ce que je sais ! :D

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    1. J'ai eu la chance de ne rien lire avant d'avoir terminé ma lecture alors que cela m'arrive souvent. Il est vrai que c'est très chiant ces spoils.
      Bonne chance pour l'auto-hypnose ;)

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  3. difficile d'en parler sans spoiler et c'est bien critiqué de ta part, c'est un exercice d'acrobate ^^ excellente lecture pour ma part (et en effet le début bidon s'explique très bien) bon après il faut absolument dire que les Redshirt ça vient de Star trek (première série), et que ce livre est un méga hommage. En tant que trekkie je me suis régalé, mais je ne sais pas si c'est aussi bon sans rien connaitre à Star trek. Même si ça parodie toute la SF, comme le fait Galaxy Quest finalement.

    jme souviens pas que scalzi cite les autres oeuvres usant du même procédé, jvais rechercher ça m'intéresse ^^

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    1. ah, et je sais pas si c'est si grave que ça de connaitre le "truc" dès le départ. Certes il est plaisant de suivre le point de vue des personnage et de se laisser aller à la surprise quand une oeuvre repose comme ça sur un pivot pareil, mais je suis pas sûre que ça gâche tout. Moi ça ne m'a pas gêné.

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