mardi 23 août 2016

Les champs d'honneur - Jean Rouaud

Résumé :
Quelque part en Loire inférieure. Quelque temps après la guerre. L'histoire d'une famille sur laquelle le destin s'acharne et qui assiste, impuissante, à la mort rapprochée de ses membres les plus chers : le père, la tante, le grand-père, la grand-mère. A priori, rien d'original. Et pourtant, pour pouvoir dire ces morts, Jean Rouaud fait revivre cette famille avec une délicatesse et une tendresse remarquables, qui sont autant de bonheurs de lecture. Et si ses mots sonnent aussi justes, c'est parce que cette famille, c'est la sienne. L'écriture se fait souvenir et le regard de l'enfant croise celui du romancier dans une langue limpide et enjouée, avec laquelle le lecteur entre immédiatement en connivence.
Prix Goncourt en 1990

Que ce roman ait reçu le Prix Goncourt ne m'a pas surpris une seconde tant la langue est somptueuse. Chaque phrase est un petit diamant taillé à la perfection. Le style est même à ce point exigeant, que chaque fois que ma concentration fléchissait, je devais relire un paragraphe entier pour comprendre ce qu'avait voulu dire l'auteur. Voilà pour la forme.
Concernant le fond,  j'avoue être davantage partagé. Alors certes, la qualité de l'écriture est de nature à nous faire apprécier un récit qui, sinon, n'engendrerait pas l'enthousiasme. Les évènements qui nous sont narrés sont en effet de la plus grande banalité. On y parle même de la pluie (et pas du beau temps). On y parle surtout d'une famille, sans aucun doute aussi honorable qu'une autre, las ! il ne s'agit pas de la nôtre, et l'intérêt qu'on peut trouver à lire ses péripéties en est amoindri. D'autant plus, et là, cela ne vaut bien entendu que pour moi, que cette famille et les évènements qu'elle subit sont à des lieues de ce que j'ai moi-même pu vivre. Autrement dit, à aucun moment je ne me suis identifié aux personnages.
Pour aller au bout de ma confession, j'ajouterai que je me suis par moment ennuyé et c'est avec une certaine difficulté que je suis venu à bout du roman. Pour utiliser une métaphore qui vaut ce qu'elle vaut, c'est comme si j'étais dans un musée rempli d’œuvres magnifiques avec des chaussures trop petites. La hâte d'en finir serait la même.
À lire donc pour ceux qui mettent la beauté de la langue par-dessus tout.
Ceci ne remet par contre pas en cause le fait que je lirai avec plaisir d'autres romans du même auteur.

Moyen

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