vendredi 30 septembre 2016

La main froide - Serge Brussolo

Résumé :
Pour pirater la surveillance électronique de la banque où travaille son mari Adam Smart, Dorana a besoin de deux choses : sa voix et sa main. Cela peut s'arranger, surtout lorsque, à la clef, il y a quelques millions de dollars... Mais elle doit, ainsi que ses complices, affronter le compagnon favori d'Adam Smart : Dust, le chien policier recueilli par le banquier. Une bête d'une intelligence redoutable, dressée à flairer et à tuer, réformée pour agressivité pathologique, «une saloperie vivante», avaient averti les flics. Et c'est dans un véritable cauchemar que l'auteur du Chien de minuit, Prix du roman d'aventures 1994, précipite ses personnages. Un suspense d'autant plus angoissant que la férocité de l'animal ne fait, après tout, que refléter celle des hommes...

En lisant ce roman, on a l'impression constante de voir un film. Genre des frères Coen ou de Tarantino. C'est pas peu dire. À cet égard, le tout premier chapitre (j'allais écrire : la toute première scène) est assez significatif. Nous le vivons quasi intégralement à travers le regard,voire dans la peau d'un chien, Dust. Et le chien, il est pas content, mais pas content du tout. Ce qui nous vaut une scène d'une violence assez inouïe mais parfaitement justifiée. Rien de gratuit. Du Tarantino vous dis-je. Et puis il fallait bien présenter le chien dans toute sa sauvagerie, sa présence dans l'histoire étant primordiale.
Puis nous faisons connaissance avec les autres protagonistes, humains ceux-ci, du récit. Le propriétaire de Dust, Adam Smart, un banquier au moins aussi timbré que sa bestiole. La femme de celui-ci, Dorana, qui s'est mis en tête de cambrioler la banque de son mari. Elle fait appel pour ça à trois individus que les scrupules n'étouffent pas. Dan Norris, un ancien imitateur de génie obligé par un ennemi impitoyable de quitter les planches, Doc Brannigan, un ancien infirmier de fortune pratiquant la chirurgie à ses moments perdus et puis Bébé Monk, un lutteur redoutable à la limite de la débilité.
Très vite, on comprend que l'équipe de braqueurs est avant tout une équipe de bras cassés et comparé à eux, n'importe quel amateur devient un expert dans son art. Dès lors la question qui se pose est : vont-ils réussir leur coup ? Qui devient d'ailleurs très vite : est-ce que j'ai envie qu'ils réussissent, ou pas ? Je ne vous raconte bien sûr pas la fin. Sachez juste qu'elle est plutôt inattendue et pour mener à bien leur projet, nos énergumènes vont connaître pas mal de déboires, c'est le moins qu'on puisse dire. J'ai bien aimé en particulier les passages ou chacun d'entre eux imagine le pire et se fait un film des plus flippants.
Vous l'aurez compris, vous allez un passer délicieux moment avec ces braqueurs de pacotille. Certes, vous ne serez pas plus intelligents à la fin, mais certainement pas plus bête non plus. C'est avant tout un (excellent) divertissement écrit dans un style simple et direct. 
À l'heure où beaucoup de gens lisent des auteurs aux qualités littéraires discutables (je ne nomme personne, chacun y verra qui il veut), en prétextant que c'est pour se divertir, se vider la tête, j'ai envie de leur dire, alors lisez du Brussolo. Vous atteindrez le même but mais avec le sentiment d'avoir lu un véritable écrivain.
Enfin moi, je dis ça, je dis rien.

Très bon.    
 

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