samedi 17 septembre 2016

Vipère au poing - Hervé Bazin

Résumé :
« Vipère au poing » est le premier roman d'Hervé Bazin ; et celui qui l'a rendu immédiatement célèbre. Publié en 1948, c’est le premier volet d'une trilogie (« Vipère au poing », « La mort du petit cheval », « Le cri de la chouette ») qui raconte successivement l'enfance de Jean Rezeau (dit Brasse-Bouillon), sa vie de jeune adulte puis celle d'homme d'âge mûr, jusqu'à la mort de sa mère, Paule Pluvinec, dite Folcoche.
Ce premier roman, très largement autobiographique, est l'histoire d’une famille de la petite bourgeoisie provinciale, les Rezeau : 3 fils, un père effacé et rêveur et une mère autoritaire et méchante. Mais c'est surtout l'histoire de la haine qui lie le narrateur, benjamin des fils à sa mère...

Classique de chez classiques. Et que je n'avais jamais lu. Hou ! La honte ! Ouais bon, ça va. On peut pas être partout. L'erreur est réparée, la lacune comblée.
Quel magnifique roman que celui-ci. D'abord parce qu'il est superbement écrit. Et ça, on a beau dire, ça compte énormément, surtout quand on aime lire de la littérature avec de vrais morceaux de langue française dedans. Ensuite parce que le récit nous transporte loin, très loin. Dans un autre temps, un autre monde.
Vipère au poing c'est  bien sûr le portrait d'une drôle de mère. Drôle dans le sens de bizarre, étrange, spéciale, disons le mot : flippante. Parce que rigolote, elle ne l'est point. Mais point du tout. Plutôt haïssable, détestable. Finalement, pas une mère du tout.
C'est aussi le portrait d'une famille. La mère, donc, mais aussi le père, un tout mou et les trois fils, tous plus ou moins victimes de la tyrannie de leur génitrice. C'est également le portrait d'une époque qui nous semble aujourd'hui à la fois proche et lointaine. C'est le moment où l'Europe bascule, pour le meilleur et pour le pire, dans la modernité : électricité, téléphone, automobile, avion, radio... Encore que cette modernité ne semble pas avoir énormément bousculée cette région de France où se situe l'action. Ce qui renforce encore ce sentiment d'exotisme.
Et puis il y a la religion, toujours aussi présente en dépit de la (toute récente) loi sur la laïcité. Parce que des soutanes, croyez-moi qu'on va en croiser, et pas qu'un peu.
Mais ce roman est avant tout l'histoire d'une haine tenace et violente. Fort heureusement, le tout est écrit avec une légèreté, un humour, qui rendent la lecture délectable.
Bon, je ne vais pas être original, mais je le dis quand même : attention ! chef-d'oeuvre.

Excellent. Coup de cœur.

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